Scénario : Fortuna Chance

Publié le par Romuald PISTIS

Suite à vos nombreuses demandes par mail (merci!), je dépose sur mon blog les 9 premières scènes du tome 1 d'un scénario actuellement accepté chez Clair de Lune mais toujours en attente d'un dessinateur : Fortuna Chance (Copyright R. Pistis - France Copyright Septembre 2006). Les 2 tomes sont écrits. Pourquoi seulement 9? Pour ne pas vous dévoiler toute l'intrigue bien sûr!

Avis donc à tous les "dessineux" talentueux et sérieux (capables de tenir leurs engagements) qui auraient envie de transformer ce beau projet en contrat.

Le style du dessin est à mi-chemin entre BD et réaliste (avec une préférence pour ce dernier style). A vos crayons et n'hésitez pas à m'envoyer des croquis de personnage ou même des planches crayonnées!

LES PERSONNAGES PRINCIPAUX

Fortuna CHANCE : 35 ans, rousse, pulpeuse, yeux verts, splendide. Très « classe », elle est également mystérieuse car on ne sait pas d’où lui vient cette faculté de diriger la chance et la malchance. Elle n’est pas dépourvue de sensibilité même si elle n’est pas réellement à l’instar d’une héroïne classique, avec très peu de défauts et de nombreuses qualités. Elle est d’une intelligence redoutable et n’hésite pas à éliminer ses ennemis. Par contre, elle est d’une grande générosité avec les gens qu’elle aime ; mais elle ne pardonne pas la traîtrise. Fortuna est avant tout énigmatique et raffinée.
 
Danny KEATING: Danny est un quadragénaire et est le prototype même du cadre moyen, noyé dans la masse laborieuse des employés de Boston. Il est simple comptable dans une société de trading multi-nationale. Au début de l’histoire, Danny est également faible, peureux, sans énergie et alcoolique. Il est au bord du suicide. Il subit la vie plutôt que de l’affronter mais sa rencontre avec Fortuna va tout bouleverser.
 
Sun-Lee KYOTORU: Sun-Lee est asiatique, jeune, belle et rayonnante. Elle est professeur de mathématiques appliquées au département du M.I.T. à Boston. D’un naturel joyeux, elle n’en n’est pas moins sérieuse. Elle aime son travail et est passionnée par les probabilités et les statistiques. Son désir ultime est de parvenir à prouver que le hasard n’existe pas et qu’il est le simple fruit de notre ignorance.  
LE CONCEPT
Difficile de résister à la chance, surtout quant elle revêt les atours attrayants d’une rousse pulpeuse. Mais on ne saurait trop se méfier de la belle et de son caractère lunatique. Une contrariété, une déception et la frontière entre chance et malchance s’avère alors bien ténue… Danny Keating, un obscur petit comptable Bostonais sans avenir et Vincenzo Varetto, un journaliste en mal de sensation, vont en faire la dure expérience…
LES 9 PREMIERES SCENES
Tome 1 : Le crapaud à 3 pattes
 
1.Un après-midi d’automne. New-Jersey. Une « Chrysler Le Baron » cabriolet rouge roule à toute allure en direction de Boston sur une longue route déserte. A son bord, une splendide et pulpeuse rousse conduit, Fortuna Chance. Sur le rétroviseur, on remarque un bulletin de loterie du Nevada accroché avec un crapaud à 3 pattes tenant dans sa gueule une pièce d’un quart de dollar. La rousse caresse le crapaud et voit soudain dans son rétroviseur un gros 4x4 américain arrivant à toute vitesse en lui faisant des appels de phare. Le véhicule la double et reste ensuite à sa hauteur. A son bord se trouvent des hommes pas très recommandables, mal rasés, sales et visiblement très éméchés. L’un d’eux ouvre sa vitre et insulte Fortuna en lui ordonnant de s’arrêter. Fortuna conduit comme si de rien n’était mais les hommes ne lâchent pas prise. Ils balancent leurs cannettes de bière sur Fortuna qui, imperturbable, caressant le fer à cheval qu’elle porte autour du cou en pendentif, continue à rouler. L’un des hommes propose de couper la route à la rousse pour l’obliger à s’arrêter. Soudain, alors qu’elle arrive en vue d’un passage à niveaux, sans crier gare, Fortuna se met à freiner brutalement. Le 4x4, surpris, continue sur sa lancée alors que les barrières du passage à niveau sont ouvertes, traverse la voie et se fait pulvériser par un train marchand qui arrivait à toute vitesse. Alors que le train freine en urgence et s’immobilise dans un nuage de fumée et de débris, Fortuna est sortie de sa voiture et, le sourire aux lèvres, s’appuie contre la carrosserie et allume patiemment une cigarette. Elle lève les yeux au ciel et voit un corbeau qui passe en coassant.
 
 2.Danny Keating est un homme parmi tant d’autres, noyé dans la masse laborieuse des cadres moyens de Boston. Simple comptable dans une société de trading multinationale, Cash Trading Flow Inc., on le retrouve dans le bureau de son chef direct qui le réprimande vertement pour un acte boursier passé au mauvais moment. On comprend à travers leur « discussion » que le responsable de cette erreur est en fait le chef lui-même qui refusait de prendre la responsabilité d’une transaction risquée et qui a préféré confier cette tâche à un subalterne, Danny en l’occurrence. Danny n’en mène pas large face à son chef et, dépité, retourne s’asseoir à son bureau tandis que son chef lui souhaite « bon anniversaire ». On sent Danny faible, peureux et sans énergie, visiblement incapable de se défendre même quand il est dans son droit. Il rencontre au passage un de ses ex-collègues qui a démissionné et est devenu le lendemain de sa démission consultant pour la boîte. Il avoue être ravi de sa nouvelle condition, parle de sa nouvelle voiture, de sa nouvelle maison et de son bateau et avoue à Danny avoir un salaire mensuel de 9000 dollars nets par mois, trois fois plus qu’auparavant. Danny n’en est que plus découragé et décide de prendre son après-midi.
 
3.Le shérif du comté de Barlow n’en croit pas ses yeux. Il se gratte la tête et se demande pourquoi la barrière du passage à niveau ne s’est pas abaissée. Jamais un tel accident ne s’était produit dans la région surtout depuis la mise en place de la double sécurité il y a plus de trente ans. Il avoue à Fortuna que la mort des trois occupants ne sera pas une grande perte pour la région. Les trois hommes en question étaient trois voyous sortis de prison quelques jours auparavant. Le shérif avoue à Fortuna qu’elle a eu de la chance de s’en être sortie indemne. Fortuna sourit. De la chance, précisément… Après avoir signé une déposition dans le bureau du shérif, Fortuna reprend la route. L’adjoint du shérif arrive dans le bureau au moment où Fortuna s’en va. Il lui annonce que les papiers retrouvés au domicile du chef de la bande de voyous étaient très clairs : ils envisageaient de commettre un hold-up dans la ville. Connaissant les lascars, ça aurait sûrement mal tourné. Qui sait, la mort des trois énergumènes a peut-être sauvé la vie à plusieurs personnes… C’est curieux comme les événements s’enchaînent, parfois…
 
4.Une patinoire à Boston. Tatiana, 14 ans, réalise de magnifiques triples axels et double loots piqués suivis de pirouettes complexes. Elle glisse avec grâce sur la glace sous les yeux de son professeur, Yossef, un vieux poivrot passionné de patinage qui eut jadis son heure de gloire. A côté de lui se trouve Danny. Il observe avec émerveillement Tatiana et l’applaudit chaleureusement quand elle termine son entraînement. Tatiana voudrait bien faire du patinage son métier mais Yossef ne se sent pas la carrure pour l’entraîner et aucun entraîneur de la fédération américaine de patinage ne s’est encore intéressé à elle. En plus le patinage coûte cher et les parents de Tatiana ont beaucoup de mal à suivre financièrement. Encore une fois, Danny est déprimé : il aimerait aider Tatiana mais se rend compte que sans argent, on n’arrive à rien. En quittant la patinoire, il essaie d’appeler un taxi mais aucun ne s’arrête et il rentre chez lui à pied.
 
5.L’appartement de Danny est aussi anonyme que lui. Glacial, sans décoration, sans vie, sale, il n’est habité que par un chat de gouttière famélique et sans joie. Danny jette les factures qu’il a reçues sur la table et écoute le répondeur automatique. Sa vieille tante à moitié folle l’a appelé pour lui laisser un message haineux, le culpabilisant pour n’être pas passé lui rendre visite à la maison de retraite la semaine passée. Elle menace de le retirer de son héritage s’il ne change pas son attitude. Le second message provient de son chef. Il annonce à Danny qu’il est viré. La raison officielle est qu’il a quitté le bureau sans autorisation mais ce dernier détail n’est qu’un prétexte. Son chef lui reproche surtout son incompétence et son manque d’ambitions, deux valeurs essentielles chez Cash Trade. Le message du chef est interrompu par le répondeur. Danny, au bout du rouleau, prend une bouteille de whisky et quitte son appartement.
 
 6.Fortuna est arrivée à Boston. Le soir tombe et elle erre dans les rues peuplées de la ville. Elle hume l’air, s’imprègne de l’ambiance sans remarquer le regard des hommes et des femmes qui se retournent sur sa beauté éblouissante. Elle marche soudain sur un objet, se baisse et le ramasse : un portefeuille bourré de billets de 100 dollars. Elle continue à marcher et s’arrête face à une mendiante et sa petite fille. Elle s’agenouille et leur donne le portefeuille en leur disant qu’ils en auront plus besoin qu’elle-même. Laissant à leur émerveillement la mère et l’enfant, Fortuna n’est déjà plus qu’une ombre dans la foule. Elle se dit que cette ville va lui plaire.

 
7.Danny est sur le passage des piétons d’un célèbre pont de Boston qui sépare Boston et Cambridge: le Longfellow. Une bouteille de whisky quasi vide à la main, il regarde la rivière Charles qui coule en dessous et marmonne des propos incohérents sur sa vie. Il se met ensuite debout sur la rambarde et met les bras en croix, s’apprêtant à faire un saut de l’ange. Soudain, il mouline des bras et est happé en arrière. Il aperçoit sur sa droite la silhouette d’une femme qui se dessine dans le brouillard. Elle avance lentement vers lui et, au fur et à mesure que sa silhouette se précise, Danny se rend compte qu’il a affaire à une femme somptueuse. Fortuna s’approche de Danny, s’agenouille et, sans prévenir, l’embrasse langoureusement.
 
8.Danny et Fortuna passent ensuite le reste de la soirée à s’amuser. Fortuna emmène Danny au restaurant, en boîte de nuit. Elle est enjouée, a de la conversation et, progressivement, remonte le moral de Danny. Dans le bar où ils se trouvent pour un dernier verre, Fortuna demande à Danny si elle peut passer la nuit avec lui. Danny n’en croit pas ses oreilles et, complètement sous le charme, accepte. C’est à ce moment, qu’à une table voisine, un homme ivre, Vincenzo Varetto, semble reconnaître Fortuna. Il se lève et apostrophe Fortuna de manière sèche, lui reprochant d’avoir fait de lui un être poursuivi par la malchance. Fortuna tente de l’ignorer mais Vincenzo insiste. Danny s’interpose alors et le ton monte entre les deux hommes. Le barman intervient à son tour et sépare les deux hommes mais ne peut éviter que Vincenzo envoie un crochet du gauche à Danny. Fortuna fusille du regard Vincenzo et quitte le bar, laissant Vincenzo sur place. Danny et Fortuna marchent bras dessus bras dessous, comme un vieux couple. Danny saigne de la lèvre supérieure. Fortuna, pris d’un élan soudain, se met à lui lécher le sang qui perle. Danny ouvre la bouche et ils s’embrassent langoureusement sous une pluie fine qui s’est mise à tomber sur Boston.
 
9.Les jours ont passé. M.I.T, département de mathématiques appliquées. Une charmante professeur de probabilités et statistiques, Sun-Lee Kyotoru, est en train de démontrer que le hasard n’est que l’expression de l’ignorance à une classe de dernière année de futurs mathématiciens. Ainsi, si on parvenait à connaître avec une très grande précision la position initiale des boules du loto, les coefficients de frottement de l’air autour de chacune des boules, la température et la densité de cet air ainsi que des milliers d’autres paramètres, on pourrait déterminer à quel instant telle ou telle boule passe devant le bras de la machine et est sélectionnée. Le jeu du loto ne serait donc pas un jeu de hasard mais bien un jeu d’ignorance ! Sun-Lee propose alors de réaliser devant les étudiants une expérience qu’elle a mis au point : dans un cylindre haut de 2 mètres dans lequel on a fait le vide d’air (pour simplifier les équations en supprimant les influences compliquées de ce fluide), un petit bras articulé relié à un électro-aimant lance un dé dont a déterminé avec précision la masse, le volume, la forme et l’inertie (grâce notamment à une cartographie laser tri-dimensionnelle). L’accélération de pesanteur a également été déterminée avec une précision diabolique exactement là où se trouve le cylindre grâce à des calculs fournis par des satellites GPS. La pression et la température dans le cylindre sont également connues avec précision et le mouvement du bras articulé est piloté par l’ordinateur qui sait avec quelle vitesse et quelle force exactes le dé est lancé à partir d’une position initiale du dé déterminée avec exactitude. Avec tous ces paramètres maîtrisés, Sun-Lee prétend pouvoir déterminer dans 96% des cas le chiffre que va donner le dé à partir d’une condition initiale donnée. Tout le système est branché à un ordinateur qui calcule les paramètres initiaux. Les équations du mouvement du dé sont résolues par l’ordinateur plus rapidement qu’en temps réel ce qui fait que l’ordinateur peut prédire la position finale du dé, donc le chiffre affiché, avant que le dé se soit arrêté. Sun-Lee choisit une certaine force initiale avec laquelle le dé va être lancé et demande à un étudiant de venir poser le dé sur le bras. C’est une étudiante qui vient poser le dé, la jeune et brillante Alexa qui réalise son mémoire de fin d’études dans le département de Sun-Lee. Après qu’elle a déposé le dé, Sun-Lee pianote sur l’ordinateur qui fait le vide d’air dans le cylindre et fait ensuite les mesures. Après quelques calculs, il annonce les 6 probabilités : 1.0%, 12.5%, 8.3%, 7.7%, 65.8% et 4.7% de voir apparaître 1,2,3,4,5 ou 6. Sun-Lee prédit donc que le dé affichera un 5 (probabilité la plus élevée). Sun-Lee appuie ensuite sur un bouton et le bras articulé s’enclenche. Le dé vole dans les airs, tournoie et retombe dans le fond du cylindre. Il tourne sur lui-même et, enfin se stabilise, montrant un 5. Sun-Lee annonce que son équipe est en train de faire réaliser de manière automatique l’expérience par l’ordinateur des centaines de fois d’affilée. Pour l’instant, l’ordinateur s’est trompé 10 fois à cause d’événements non programmés : le dé qui touche le bras articulé en retombant ou une porte du labo qui s’ouvre inopinément et qui se referme en claquant, donnant des vibrations dans le banc d’essai, etc. Sun-Lee a ainsi démontré que le hasard n’existe pas et n’est que l’expression de notre ignorance. Les élèves applaudissent, fascinés. Une cloche sonne dans le couloir et tout le monde se lève dans un brouhaha général. La jeune et jolie étudiante, Alexa, s’approche de Sun-Lee. Sun-Lee la connaît bien car elle fait son travail de fin d’étude dans son service. Elle est jolie, brillante et promise à un bel avenir et Sun-Lee est touchée par son intelligence. Elle discute un peu puis Sun-Lee l’invite à dîner chez elle pour poursuivre la conversation. Elle en profitera pour lui présenter son fiancé, journaliste, qui n’est pas très bien en ce moment et à qui un peu de compagnie changera les idées. Alexa accepte l’invitation à dîner.
La suite dans la BD... quand elle sortira! ;)

Publié dans Mes scénarios

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